Dans un monde où l’industrie est de plus en plus un métier d’assemblage de produits fabriqués dans plusieurs pays, voire sur plusieurs continents, les barrières douanières
ont un impact global et ne peuvent prétendre protéger le pays qui les instaure.
L’exemple de l’Iphone est d'ailleurs très illustratif : les barrières douanières devraient le renchérir, car une grande partie de ce produit officiellement américain est assemblée en Chine, et devrait subir de plein fouet les mesures protectionnistes prises par Trump.
Mais là, en prononçant le "Liberation Day" , Donald Trump a lancé, ce mercredi 2 avril, un assaut commercial généralisé en annonçant des droits de douane très lourds, en particulier contre la Chine et l'Union européenne.
Le président américain a vanté une "déclaration d'indépendance économique" et promis à nouveau un "âge d'or" pour son pays, là où l'opposition démocrate ainsi que de nombreux économistes prédisent dans l'immédiat un choc récessif accompagné d'une poussée inflationniste.

Pour ce qui concerne le secteur automobile, les constructeurs français ne seront quasiment pas touchés : les marques Peugeot, Citroën, DS et Renault sont absentes des Etats-Unis. Seul Stellantis va souffrir avec son usine Chrysler au Canada, d'ailleurs arr^étée juste avant le week-end, pour une durée de 2 semaines.
A la marge, certains seront touchés de manière mineure : ventes épistollaires de Bugatti (Rimac et Porsche, mais Made in France), d'Alfa-Roméo (Stellantis), Toyota Yaris (made in France), Ineos Brigadier (made in France) ...
L'illustration (comique) ci dessous montre un fromage européen écrasant une Tesla ... Ambiance.

En revanche, les équipementiers eux, travaillent avec des marques allemandes ou japonaises, coréennes ou chinoises, qui sont exportées aux Etats-Unis. Eux vont souffrir. C’est malheureusement clair qu'ils vont être en première ligne impactés par les mesures du président américain.
Je détaille les différents impacts dans cette interview vidéo, en particulier le fait que les équipementiers français (Michelin, Valéo, Forvia, Plastic Omnium, ...) seront fortement impactés par les mesures de Trump.
On rappelera que l’erreur naïve consiste à croire que ce sont les entreprises qui vont payer les barrières douanières : ce sont bien entendu les consommateurs finaux qui les
paient (en l’espèce les consommateurs américains). En revanche, le protectionnisme, parce qu’il renchérit les prix, peut limiter la consommation et donc avoir un effet récessif.
Le dossier est loin d’être fermé.