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Eric le gendre

Conseil de Dirigeants et d'Entreprises.

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Automobile : la faute du tout électrique.

Voiture électrique : soyons réalistes, et analysons l'ensemble du dossier.

· Convictions,Automobile,Environnement,Gouvernance

LE DECLIC

Clair et net : dans un récent rapport publié par le puissant VDA (Verband der Automobilindustrie), il est écrit noir sur blanc que « la production de véhicules électriques nécessite globalement moins d’emplois que par le passé ».
L'étude va jusqu'à évoquer 200.000 emplois en Allemagne. Un petit calcul rapide me fait arriver à 120 à 145.000 en France. Et c'est déjà parti ...

En effet, l'actualité économique de ces dernières semaines est remplie d'annonces de fermetures d'usines ou de plans de licenciements. On notera d'ailleurs que toute la filière est concernée : constructeurs et équipementiers. Beaucoup, mais pas tous.

Effectivement, quand on se penche sur les métiers concernés, ceux dans les domaines de la mécanique, de l’ingénierie industrielle et de la métallurgie, ont par exemple perdu de leur importance. En revanche, les métiers dans la R&D, l’informatique, l’électronique et le développement de logiciels sont de plus en plus recherchés.

Or le vrai paradoxe européen est devant nos yeux : une Allemagne qui réouvre des centrales au charbon, ferme des usines automobiles pour ... faire rouler des voitures électriques chinoises. On fait plus que marcher sur la tête !

A mon humble avis, je suis modéré en parlant de paradoxe, c'est une pure folie dogmatique. D'où le titre de cet article : la FAUTE !

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Cette catastrophe annoncée et prévisible, facilitée par un dogme stupide, n'est pas un scoop, mais une confirmation claire qu'auraient pu (et dû !) envisager et concevoir nos ministres, leurs conseillers techniques comme ceux de la Commission européenne, les "spécialistes" de la dite commission comme notre PFA franco-française il y a plusieurs années déjà. Au passage, on peut sérieusement s'étonner de la totale partialité et de l'aveuglement de la Commission européenne sur le dossier du tout électrique (normes CAFE, programme LIFE, amendes, pressions lobbyistes, ...).

Or, cet aveuglement totalement irrationnel est demeuré. Pire de fausses croyances ont émergé dans le sillage de cette doctrine, provoquant un dogmatisme "tout VE" ambiant. Au même moment, nos politiques se gorgeaient de la réindustrialisation (!) comme de l'ouverture d'usines de batteries en France. Cocorico ! ... puis patatras !

Or que se passe-t-il ? C'est simple : le "tout électrique" est (entre autres phénomènes induits) une catastrophe pour l'emploi. Il est intéressant de noter que SEUL, le volet de l'emploi est en train de faire bouger les lignes (politiques) comme de réveiller les consciences (journalistes et politiques) sur l'erreur majeure, la faute, du "tout électrique".

Les spécialistes, eux, prêchaient dans le désert et tels Cassandre, n'étaient (surtout) pas écoutés. On se souviendra des multiples articles sur le sujet ...

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LA FAUTE, LES FAUTES

C'est la triste histoire d'un dogme absurde.

Et comme le sujet est complexe et vaste, il est devenu une vague. Une vague de fausses certitudes, devenue un dogme politique et environnemental. Une doxa. Et ce dogme est une faute, celle ci elle même composée de différentes "sous-fautes"

1. La première faute du tout électrique est son caractère obligatoire et le désolant "100%". Lamentable. Il fallait, comme toujours en économie, préserver les autres filières de motorisations et se fixer des plans progressifs sur 15 à 20 ans. Même si l' environnement est en jeu.

Les technocrates, énarques et fonctionnaires bruxellois portent une lourde responsabilité. Les politiques encore plus. Les ayatollas verts en portent une écrasante. Irresponsables, on va maintenant les entendre bêler pour sauvegarder les emplois. Tous ensemble, par incompétence et/ou dogmatisme, ils ont généré une catastrophe industrielle, économique et humaine. Quand aux bobos, ... je me tais. L'Europe, par ailleurs en diffficultés, n'avait guère besoin que cette clique d'inconséquents ne se penche sur ce qui demeurait l'un de ses fleurons économiques. Patatras !

Et la casse est arrivée, se poursuit, ... va s'amplifier. Car c'est le "volet emploi" des impacts de ces décisions qui rattrape l'Europe, et en particulier une France affaiblie par ailleurs.

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2. La seconde faute réside dans la non-finalisation et la faible optimisation du concept : autonomie et rentabilité globale, durabilité et risques. Le "multiple sujet" est encore mal maîtrisé : Arcachon - Paris avec une Tesla et 2 arrêts ? de qui se moque-t-on ? Le recyclage et les garanties : pas top. Réseaux de bornes en campagnes : des laissés pour compte : des campagnes sans bornes électriques, avec des concitoyens qui ne peuvent rouler (pour des raisons économiques) qu'avec des voitures de 10 à 20 ans d'âge ? Valeurs résiduelles ? filière occasions ? ... presque tous ces sujets ont été oubliés par les bobos écolos de Paris et de Bruxelles.

Sans oublier nos iles et territoires ultramarins ! vous les voyez avec du 100% électrique ? ... stupide et dogmatique quand on connait la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane.

A mon avis, et sur une majorité des aspects, on a mis la charrue bien avant les boeufs .

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3. La troisième faute concerne la manière de faire et les modalités. Paul Valéry disait : "Tout ce qui est absolu est erroné". Il avait bien raison : on est allé trop vite, avec des études et analyses mal bordées, de manière absolue et autoritaire. Bref, toutes les modalités ont été réunies par Bruxelles pour provoquer une catastrophe. De nombreux articles circulent sur ce sujet, rapidement étouffés par la doxa environnementale.

Car l'on a au passage oublié de réfléchir en profondeur :

- aux modèles industriels : emploi sur VE / emplois sur véhicule thermique, charge de travail des équipementiers, filière et marché de l'occasion, recyclage des batteries ...

- à la globalité de la chaine : matières premières - fabrication et transport - charge des batteries et capacité - recyclage ... car on s'est concentré (à tort) sur l'un des aspects totems : les émissions de CO2.

La première sanction arrive très vite : en 3 ans, un flot de voitures électriques chinoises submerge l'Europe, ... sauf tous les invendus (voir ci-dessous). Effarant, irréaliste !

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Des voitures électriques neuves, invendues, stockées par milliers (Chine, 2024)

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ALORS QUE FAIRE MAINTENANT ?

A mon avis, les conséquences et implications sont claires. Il convient de :
a) freiner encore plus les importations et les achats de VE chinoises ;
b) différer les directives stupides de l'UE en matière de tout électrique. Cette norme CAFE est stupide car absolue et doctrinaire. Mieux, si possible les réecrire ;
c) bloquer la technocratie bruxelloise et ses amendes débiles à sa/notre propre industrie. Là on se tire vraiment une balle dans le pied : coller des amendes de centaines de millions à Stellantis ou Volkswagen, tout en ouvrant la porte aux chinois, c'est une hérésie totale ;
d) réfléchir à une "offre multiple" (VE, thermiques, hybrides, ...) avec des pourcentages glissants sur une dizaine ou une quinzaine d'années, adaptables à la marge, pays par pays en EU. Du style 25 / 35 / 40, puis 30 / 30 / 40, puis 40 / 30 / 30 ... ;
e) préparer le double futur : batteries de nouvelles générations (moins lourdes, plus vite rechargeables et offrant une plus grande autonomie) et leur filière recyclage, préparation de la filière hydrogène.
f) établir, charpenter et promouvoir un plan européen alternatif, pluri motorisations et multi-énergies. Avec pour ambitions, tout en travaillant pour la planète, de préserver tant nos industries que nos savoir faire depuis 130 ans.

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Ces propos sont constants de ma part depuis 7 ans. Voir entre autres mon papier sur le WSC d'octobre 2020, sur ce même blog.

Je me répète : je ne suis pas contre la VE, bien au contraire. Mais je suis pour un développement harmonisé et progressif, pas pour de l'ayatollisme écolo-woke. Souvenons nous de l'échec retentissant d'AutoLib.

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Parc d'anciennes AutoLib (Romorantin, 2022)

Beaucoup ont pratiqué la politique de l'autruche. Mais maintenant la situation est plus grave : certains politiques sont obtus et s'entêtent, la profession est divisée, les bureaux associatifs sont orientés, Bruxelles est coincée par les lobbyistes ... et, pendant ce temps, sur le terrain de l'emploi, on va droit dans le mur, nos usines ferment alors que la Chine essaie de nous vendre ses surplus.

Sans parler de l'offre et des marchés : les ventes d'électriques s'effondrent, les stocks montent, on manque d'hybrides, des équipementiers licencient et perdent un rare savoir ... un monde (automobile) s'effondre.

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Fin de séance pour une Europe qui a vu naitre l'automobile, et qui peut être fière d'un XX° siècle automobile qu'elle a largement maîtrisé face aux américains et aux japonais. Et il n'aura fallu que quelques années, même pas 10, pour s'auto-saborder. Mais non, je ne suis pas pessimiste, et encore moins défaitiste : nous pouvons redresser la situation.
En arrière plan, une seule vertu est nécessaire : le COURAGE. Le courage de dire non. Le courage de s'opposer au dogme. Le courage de remettre en cause la doxa environnementale de la Commission européenne, trop centrée sur le CO2.

Cela concerne également la profession, dont certains managers sont trop souvent dogmatiques, et très peu ... disruptifs (voir ci-dessus).

Jacques Chirac l'avait dit en 2002, et j'emprunte sa phrase qui s'applique clairement à l'automobile européenne : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Tout est dit. Et l'on revient au courage ...

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